Théorie de l’attachement

La théorie de l’attachement est à la base de la TIP. Cette page vous en indiquera les principes fondamentaux.

 

Origines historiques de la théorie de l’attachement

L’une des grandes découvertes du XXème siècle en psychologie est celle de la théorie de l’attachement.

Cette théorie propose que parmi les grands besoins primaires nous permettant de nous développer, existe un besoin spécifique d’attachement.

Ce besoin a longtemps été sous évalué. L’idée, avant le développement de la théorie de l’attachement, était qu’un enfant n’avait besoin que de manger, boire, dormir, pour pouvoir se développer correctement. Une réponse aux besoins physiologiques primaires était suffisante dans cette conception. Plusieurs scientifiques ont bousculé cette vision, notamment avec les travaux des étologistes, dont Harlow est le plus célèbre.

 

Travaux de Harlow

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Harlow a pu montrer sur des expériences réalisées sur de jeunes primates, que ceux-ci cherchaient à répondre en priorité au besoin d’attachement plutôt qu’au besoin alimentaire. Le bon développement psychique et physique du jeune primate nécessitait la satisfaction de ce besoin d’attachement. Il lui permettait à terme d’être suffisamment sécurisé pour pouvoir explorer son environnement.

Plusieurs figures « psy » ont repris ces travaux, permettant de développer la théorie de l’attachement. Les deux figures initiales majeures sont J. Bowlby et M. Ainsthworth.

 

Bowlby et la théorie de l’attachement

Dans la théorie de Bowlby, les interactions précoces de l’enfant avec sa mère vont modeler une grande partie des tendances de sa vie relationnelle future.

L’enfant nait sans représentation de lui, des autres ou du monde. Les premières interactions avec la première figure d’attachement à savoir la mère, vont lui permettre de se construire des représentations du monde. Bowlby  modélise l’interaction avec la mère comme une séquence de comportement à la fois de signalement et de rapprochement. Ainsi, le bébé pleure pour signaler son mal-être. Alors, la mère se « rapproche » et le prend dans ses bras par exemple, ou le console, et le bébé s’agrippe à elle.

De ce fait, la répétition de ces séquences comportementales permet à l’enfant de se construire des modèles anticipant les relations avec le monde externe. Il s’agit des MIO ou modèles internes opérants. Ils sont à l’origine de la construction de notre style d’attachement.

Dans la conception de Bowlby, nous avons tous des manières différentes de nous lier aux autres. Le style d’attachement reflète notre mode préférentiel naturel d’interaction à l’autre. Celui-ci se fixe durant l’enfance et n’évoluera plus à l’âge adulte selon Bowlby.

Cette vision est celle de Bowlby qui fait office de précurseur. Naturellement, comme pour toute théorie, d’autres auteurs l’ont complétée au fur et à mesure des années.

 

Ainsworth et la théorie de l’attachement

Reprenant les travaux de Bowlby, Ainsthworth réalise une expérience visant à étudier et classer les différents styles d’attachement. Elle nomme cette expérience « strange situation ». Concrètement, elle met de jeunes enfants dans une situation où ils sont alternativement séparés de leur parent, mis en contact avec une personne étrangère, avant que le parent ne revienne. Ainsi, les séquences de séparation/retrouvaille sont étudiées.

Ainsworth au travers de cette expérience définit quatre grands styles d’attachement.

  1. le style d’attachement sécure,
  2. les 3 styles insécures (évitant, anxieux-ambivalent, désorganisé).

Le style d’attachement sécure serait un facteur de  protection relationnel et psychique. Les styles insécures seraient au contraire facteur de mauvais pronostic. Ainsi, il peut s’agir:

  1. de réticence à interagir avec l’autre (style évitant)
  2. d’investissements trop intenses et inadaptés (style anxieux-ambivalent)
  3. d’une confusion et d’une inversion des rôles (style désorganisé).

En thérapie interpersonnelle, le praticien ne modifie pas les style d’attachement. Par contre, il cherche à aider le patient à re-créer dans l’ici et le maintenant, des liens d’attachement sécure. Il faut bien comprendre que le style d’attachement est une tendance, pas une prédiction. Par conséquent, quel que soit le style d’attachement, il est possible d’amener le patient à bâtir des liens d’attachement sécure afin d’obtenir une amélioration clinique du patient. Pour savoir comment la TIP utilise l’attachement, c’est ici!

L’utilisation de cette théorie dans le cadre de la thérapie interpersonnelle est complexe. Bien évidemment, elle est développée au cours de la formation.

 

Image parMichael Schwarzenberger